Le 3 novembre 2025, les États-Unis ont renforcé les sanctions contre la Corée du Nord, ciblant spécifiquement des banquiers et des institutions accusés d’utiliser des cryptomonnaies volées lors de cyberattaques pour financer les programmes d’armement de Pyongyang. Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor a annoncé ces nouvelles mesures, visant huit individus et deux entités impliqués dans le blanchiment de fonds issus de cybercriminalité et de fraude par des travailleurs informatiques.
Ces sanctions interviennent après que deux banquiers ont été accusés d’avoir géré au moins 5,3 millions de dollars en cryptomonnaies à travers la First Credit Bank, déjà désignée par l’OFAC. Les fonds seraient liés à un groupe de ransomware qui a ciblé des victimes américaines et blanchi des gains de travailleurs informatiques nord-coréens opérant à l’étranger. Les entités sanctionnées, telles que la Ryujong Credit Bank et la Korea Mangyongdae Computer Technology Company (KMCTC), auraient utilisé des sociétés écrans et des intermédiaires de pays tiers pour masquer des transactions en cryptomonnaies.
Selon les responsables du Trésor, ce réseau aurait utilisé des intermédiaires chinois et russes pour transférer des fonds à l’insu des autorités. Ces actions s’ajoutent à un paysage déjà tendu où la Corée du Nord, isolée économiquement, a recours à des méthodes clandestines pour financer son programme militaire. Historiquement, Pyongyang s’est appuyé sur des activités illégales telles que la contrefaçon et le trafic de drogue pour subvenir à ses besoins économiques.
John K. Hurley, Sous-Secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier, a souligné la menace posée par les hackers nord-coréens qui volent et blanchissent de l’argent pour financer le programme nucléaire du régime. « En générant des revenus pour le développement d’armes de Pyongyang, ces acteurs menacent directement la sécurité des États-Unis et du monde », a-t-il déclaré. « Le Trésor continuera de traquer les facilitateurs et les soutiens de ces stratagèmes pour couper les sources de revenus illicites de la RPDC. »
La KMCTC, basée à Pyongyang, gère des délégations informatiques à Shenyang et Dandong, en Chine. Selon le Trésor, son président et son équipe ont utilisé des ressortissants chinois comme intermédiaires bancaires pour dissimuler l’origine des fonds gagnés par des travailleurs informatiques nord-coréens à l’étranger. Les sanctions gèlent les actifs liés aux États-Unis détenus par les personnes et entités désignées et interdisent aux citoyens américains de mener des transactions avec elles.
En parallèle, le Département de la Justice des États-Unis a précédemment saisi 7,7 millions de dollars en cryptomonnaies liés à des travailleurs informatiques nord-coréens accusés d’avoir utilisé des identités américaines volées pour obtenir des emplois à distance. Selon le DOJ, ces travailleurs opéraient depuis des pays, y compris la Chine, la Russie et le Laos, en dissimulant leur véritable localisation via des VPN et des fermes d’ordinateurs basées aux États-Unis. La plainte alléguait que ces ressortissants nord-coréens se faisaient passer pour des sous-traitants informatiques auprès de sociétés américaines et internationales, générant des millions de dollars de gains illicites.
De plus, des hackers nord-coréens ont été accusés de créer de fausses entreprises enregistrées aux États-Unis pour cibler les développeurs de cryptomonnaies via des offres d’emploi frauduleuses. Utilisant des profils de type LinkedIn et de fausses interviews, les attaquants ont trompé leurs victimes pour télécharger des logiciels malveillants déguisés en fichiers liés à l’emploi. Le risque principal de ces manipulations reste l’éventuel contournement des sanctions par l’utilisation de nouvelles technologies ou de réseaux plus sophistiqués, malgré les efforts continus pour renforcer la cybersécurité internationale.
Ces récentes actions soulignent l’importance croissante de la sécurité numérique dans la lutte contre les activités illégales d’État. Le marché des cryptomonnaies, bien que porteur d’innovations financières, est également devenu un terrain fertile pour les activités illicites. Les États-Unis, aux côtés d’autres nations, continuent de déployer des mesures pour surveiller et restreindre l’utilisation abusive de ces technologies, tout en encourageant un développement sûr et réglementé des actifs numériques. Cependant, la résilience et l’adaptabilité des réseaux de blanchiment de la Corée du Nord posent un défi constant à ces efforts.
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