Cardano (ADA), l’une des dix principales cryptomonnaies par valeur de marché, n’est pas étrangère à l’innovation. Construite sur une base de recherche académique et de protocoles examinés par des pairs, elle s’est forgée une réputation d’être l’une des plateformes blockchain les plus rigoureusement développées de l’industrie. Cependant, selon une figure de proue de Input Output Global (IOG), la société de développement derrière Cardano, le réseau est actuellement freiné par un défi qui n’a rien à voir avec ses performances techniques. Le problème, étonnamment, réside dans sa communication.

Tim Harrison, vice-président exécutif de la communauté et de l’écosystème chez IOG et contributeur de longue date au projet Cardano, a souligné ce qu’il appelle un « problème de marketing ». Contrairement à ce que le terme peut souvent suggérer, Harrison ne parle pas de campagnes publicitaires tape-à-l’œil ou de promesses de profits rapides. Il met plutôt en lumière un fossé de communication plus profond entre ce que Cardano propose et la manière dont elle est perçue par le public.

« Nous avons construit quelque chose de réel ici, quelque chose de principiel », a déclaré Harrison dans un récent post sur les réseaux sociaux. « Mais si personne ne sait ce que nous avons construit ou pourquoi cela a de l’importance, nous avons un problème. » Son commentaire souligne une inquiétude croissante parmi les dirigeants de Cardano : malgré ses solides fondamentaux, le projet peine à transmettre efficacement son objectif et sa valeur à un public plus large.

L’accent mis par la blockchain sur le développement basé sur la recherche et la gouvernance décentralisée la distingue des concurrents. Pourtant, cette même complexité, bien qu’admirée dans les cercles techniques, peut aliéner les nouveaux venus et les utilisateurs potentiels qui veulent simplement comprendre ce que Cardano peut leur apporter. Harrison a insisté sur le fait que les subtilités de l’écosystème Cardano se perdent souvent dans la traduction, rendant difficile l’établissement d’une connexion émotionnelle ou pratique avec le grand public.

Selon Harrison, l’une des principales raisons de cette déconnexion réside dans l’absence de clarté sur la propriété et l’alignement de la stratégie de communication de Cardano. Le fondateur Charles Hoskinson a exprimé des préoccupations similaires, suggérant que sans une vision unifiée sur la manière de présenter Cardano au monde, même la technologie la plus convaincante peut échouer sur le marché.

Harrison ne plaide pas pour un marketing traditionnel. Il préconise plutôt une stratégie plus intelligente, centrée sur l’utilisateur, qui répond à une question essentielle : « Pourquoi Cardano ? » Pas seulement d’un point de vue technique, mais d’un point de vue humain. Pourquoi les individus, les entreprises et les gouvernements devraient-ils choisir Cardano plutôt que d’autres plateformes ? Quels problèmes réels résout-elle ? Ce sont ces questions que Harrison estime devoir être répondues de manière claire et cohérente si le projet veut atteindre une adoption plus large.

Il estime également que la croissance doit précéder le marketing. Autrement dit, la valeur de la blockchain doit parler d’elle-même à travers des cas d’utilisation réels, des partenariats et des communautés actives. Pourtant, il reconnaît que sans une communication efficace, même une croissance solide peut passer inaperçue. La complexité, note-t-il, est « l’ennemi de la connexion », et simplifier le message sans compromettre l’intégrité du projet sera essentiel pour résoudre ce problème.

La communauté de Cardano, bien que profondément engagée, a également eu du mal à se faire connaître dans l’industrie de la cryptomonnaie au sens large. Harrison a souligné que bien que les événements et les efforts de base aient alimenté l’engagement interne, la visibilité externe reste faible. Il plaide pour une approche de sensibilisation en plusieurs étapes — une qui permette aux membres de la communauté de devenir de meilleurs narrateurs et encourage des partenariats significatifs qui vont au-delà de la chambre d’écho de la cryptomonnaie.

Fait intéressant, Harrison précise que Cardano n’a pas besoin d’une refonte de son image. Son identité, fondée sur la transparence, la rigueur et l’inclusivité, reste intacte. Ce dont elle a besoin, en revanche, c’est d’un focus renouvelé pour articuler sa mission et ses valeurs d’une manière qui résonne avec les utilisateurs quotidiens.

Dans un secteur où la perception joue souvent un rôle majeur dans l’adoption, le plus grand défi de Cardano pourrait ne pas être ce qu’elle a construit, mais dans quelle mesure elle parvient à faire comprendre son projet. La technologie est en place. La communauté est prête. Ce qui reste à faire, c’est de raconter l’histoire d’une manière que le monde puisse entendre — et croire en elle.