Hyperliquid, une plateforme de trading de contrats perpétuels décentralisée, a introduit d’importantes modifications à son infrastructure blockchain suite à des critiques majeures concernant sa gestion de la suppression du memecoin JELLY. Cette initiative fait suite à un exploit de 6 millions de dollars impliquant une baleine forçant un short squeeze sur JELLY, ce qui a conduit l’échange à retirer le token de la liste. Dans un effort pour améliorer la gouvernance et éviter d’autres réactions négatives, Hyperliquid a maintenant mis en place une validation entièrement on-chain pour la suppression d’actifs, visant à démontrer son engagement envers la décentralisation.
Validation entièrement on-chain pour la suppression d’actifs
La récente mise à jour d’Hyperliquid introduit un vote de validateurs entièrement on-chain pour la suppression d’actifs. Cela permet à un quorum de participations de validateurs de déclencher de manière autonome la suppression des actifs sans dépendre d’une coordination hors chaîne. En déplaçant ce processus sur la chaîne, Hyperliquid cherche à améliorer la transparence et la confiance au sein de son écosystème, offrant à la communauté un rôle plus direct dans la gestion des actifs. La plateforme a clairement indiqué que ce changement a été mis en œuvre en réponse aux critiques qu’elle a reçues suite à la suppression de JELLY et vise à promouvoir la gouvernance décentralisée.
Dans une récente mise à jour sur les réseaux sociaux, Hyperliquid a expliqué que les validateurs de la Hyper Foundation voteraient pour retirer les MYRO perps à 13h00 UTC le 29 mars 2025. Cela a été présenté comme une démonstration de la nouvelle méthode de validation. La plateforme a également précisé que, bien que les validateurs clôtureraient les votes hors chaîne pour plus de clarté, ils sont déterminés à renforcer le système de gouvernance on-chain.
L’exploit de JELLY et les critiques
La critique à l’encontre d’Hyperliquid découle d’un incident majeur impliquant le token JELLY. Le 26 mars 2025, la plateforme a été ciblée par un trader qui a manipulé le mécanisme de liquidation grâce à un short squeeze bien exécuté du memecoin JELLY. Cet exploit a obligé le coffre Hyperliquidity Provider (HLP) à se retrouver dans une situation où il risquait de perdre plus de 700 000 dollars. En réponse, Hyperliquid a fermé le marché, fixant le prix de JELLY à 0,0095 $, transformant ainsi la perte potentielle en profit.
Bien que l’action rapide de la plateforme ait pu atténuer les pertes, cela a déclenché une vaste critique de la communauté crypto, notamment concernant la gestion de l’événement par Hyperliquid. Beaucoup d’utilisateurs ont estimé que l’échange avait agi trop rapidement, accusant un manque de transparence dans le processus de décision. Les critiques ont également soulevé des inquiétudes concernant la gouvernance de la plateforme, en particulier sur la manière dont elle a géré la situation et si elle était trop centralisée.
Répondre aux préoccupations de centralisation
Hyperliquid a fait face à un examen croissant de la centralisation de ses opérations. L’un des points de friction est le contrôle de la plateforme sur une part importante des tokens HYPE stakés. Hyperliquid contrôle 81 % des HYPE stakés, ce qui est perçu par beaucoup dans la communauté comme un signe de centralisation, contredisant ainsi la revendication de la plateforme de décentralisation. L’échange a également été critiqué pour son manque de transparence et la restriction de la participation, ce qui a amené certains à douter de son engagement envers une véritable décentralisation.
Le PDG de Bitget, Gracy Chen, faisait partie des critiques, déclarant que la manière dont Hyperliquid a géré l’incident JELLY était « immature, non éthique et non professionnelle ». Cette critique a suscité des inquiétudes sur l’intégrité et la crédibilité de la plateforme, en particulier à la lumière de ses précédentes affirmations concernant la décentralisation. L’analyste blockchain ZackXBT a également souligné des incohérences dans l’approche d’Hyperliquid en matière de gouvernance, suggérant que la plateforme était plus disposée à agir lorsque cela servait ses intérêts, plutôt que de favoriser un environnement véritablement décentralisé.
Réponse d’Hyperliquid
En réponse à ces préoccupations, Hyperliquid a reconnu ses lacunes et promis d’améliorer l’infrastructure technique de sa plateforme. La société a déclaré qu’elle rembourserait les utilisateurs affectés par l’incident JELLY et que les leçons tirées renforceraient le réseau à long terme. La plateforme se concentre désormais sur l’affinement de son modèle de gouvernance, y compris une décentralisation accrue du vote des validateurs et la garantie que sa plateforme reste transparente et accessible.
L’équipe d’Hyperliquid s’engage à améliorer son approche de la gouvernance et de la gestion des actifs, mais reconstruire la confiance des utilisateurs nécessitera des actions transparentes et constantes à l’avenir. Si ces changements réussiront à résoudre les préoccupations liées à la centralisation et à la gouvernance, cela reste à voir. Pour l’instant, la plateforme se positionne comme un leader du trading perpétuel décentralisé, avec un nouvel accent sur la participation communautaire et la gouvernance.
Conclusion
L’introduction du vote des validateurs on-chain pour la suppression d’actifs par Hyperliquid représente un changement important vers une prise de décision plus décentralisée au sein de la plateforme. Bien que ce changement soit un pas dans la bonne direction, la plateforme doit continuer à résoudre les préoccupations concernant la centralisation et la gouvernance. La critique entourant l’exploit de JELLY a mis en lumière les défis auxquels les plateformes décentralisées sont confrontées pour équilibrer transparence, sécurité et confiance communautaire. À l’avenir, Hyperliquid devra démontrer qu’elle peut intégrer ses améliorations techniques avec une structure de gouvernance plus décentralisée et centrée sur l’utilisateur pour regagner et maintenir la confiance des utilisateurs.
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